Accueil > Royaliste > La collection de Royaliste > 1983 > CA DEBORDE !

N° 382

CA DEBORDE !

25 mai 1983

mercredi 25 mai 1983

L’IMPLOSION

Savons-nous vraiment dans quelle société nous vivons ? Sommes-nous capables de maîtriser son évolution, ou bien faut-il se résigner à être tantôt les spectateurs d’événements insaisissables, tantôt les victimes de mécanismes qui échappent à notre contrôle ? L’interprétation des faits est devenue si difficile, et leur simple "connaissance tellement hasardeuse ! Il faut s’y prendre à deux fois pour avoir l’impression de saisir les motifs de la grève des internes et chefs de cliniques, et bien malin qui pourrait prétendre connaître dans le détail l’ensemble des règlements de l’Europe verte ... La réalité échappe, et seuls ceux qui sont directement concernés peuvent en saisir quelques lambeaux. Folie que de vouloir faire entrer cette réalité fuyante et confuse dans les catégories traditionnelles du discours politicien... Éditorial de Bertrand Renouvin en page 12.

PEUT-ON CROIRE AUX 35 HEURES ?

Après les points de vue d’hommes de gauche que sont MM. Pierre Rosanvallon et André Henry, notre enquête sur le travail se poursuit par un entretien avec une personnalité de l’opposition. M. Philippe Seguin est député-maire d’Épinal, vice-président de l’Assemblée Nationale.

Royaliste : On a beaucoup parlé, au début des années 70, en pleine croissance, d’un remplacement progressif d’une société tournée vers le travail par une société des loisirs ? Qu’en pensez-vous ? Philippe Seguin : On en a parlé, à vrai dire, dès avant la période de croissance. Le livre qui avait été, à cet égard, le détonateur « La civilisation des loisirs » est de la fin des années 50 (avant le grand « boum » productiviste). Qu’il y ait dans notre civilisation une part de plus en plus importante réservée aux loisirs, est incontestable. Pour autant, je ne suis pas de ceux qui opposent la notion de loisir à celle de travail. Je crois que le travail est aussi enrichissant, sinon parfois davantage, que les loisirs et que l’épanouissement collectif d’une communauté nationale, l’épanouissement personnel des individus, peuvent également passer par le travail... Propos de M. Philippe Seguin recueillis par Régine Judicis en pages 6 et 7.