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Article paru dans le n° 1227 de « Royaliste » du 31 janvier2022

Dynastie, le retour

par Yves Landevennec.

lundi 31 janvier 2022

Il y a longtemps, c’était au siècle dernier, l’éditrice Nicole Guez confia à une jeune équipe le lancement d’une nouvelle revue. Dynastie parut de 1985 à 1987 et ses lecteurs se souviennent de l’excellente qualité des articles que signaient Stéphane Bern, le rédacteur en chef, Philippe Delorme et Bertrand Dumas de Mascarel.

Sous l’égide d’un nouvel éditeur, le retour de Dynastie promet d’être brillant. Il se fait manifestement dans la continuité puisque Stéphane Bern a organisé une rencontre entre la revue et la Grande-duchesse de Luxembourg qui a bien voulu répondre à de nombreuses questions. Philippe Delorme assure d’ailleurs la direction de la rédaction et Frédéric de Natal a pris en charge la rédaction en chef de la partie web.

Dans le numéro zéro, consacré à nos Sacrés capétiens, nous sommes heureux de retrouver Dom Duarte de Bragance, présenté à juste titre comme «  un prétendant modèle  » … et fort apprécié par les Portugais. «  Très souvent, dit Dom Duarte, les villes nous convient pour l’anniversaire de leurs forais, concédés au Moyen Âge. Sous la protection militaire et juridique des rois portugais, ces chartes communales permettaient aux citoyens d’élire une administration autonome qui, à son tour, désignait des députés aux Cortès  ». Ces «  sacrés capétiens  » ont longtemps été des capétiens sacrés – mais pas Louis XVIII, ni Louis-Philippe – et Jean-Christian Petitfils rappelle à l’occasion de la publication de sa biographie d’Henri IV que ce n’est pas le sacre qui fait le roi légitime mais le droit de succession. Le Navarrais est roi à la mort d’Henri III, bien avant de se faire sacrer à Chartres mais on se dépêche de faire sacrer Louis XIII, cinq mois après la mort d’Henri IV, alors que Louis XIV, devenu roi en 1643 n’est sacré que le 7 juin 1654 en raison de la Fronde et de la guerre contre l’Espagne.

Les capétiens ne sont pas les seules personnes royales présentées dans ce numéro. Luc de Goustine évoque le sacre des Mérovingiens, qui héritent du rituel biblique repris par l’Église catholique. Mais, comme le souligne Patrice Gueniffey, le sacre ne sert en rien Napoléon : «  La décapitation de Louis XVI a brisé quelque chose que l’on ne peut finalement réinstaurer artificiellement. Il y a tout de même une certaine naïveté dans cette récupération du passé pour consolider le présent, et le sacre de Napoléon fut perçu comme une vaste comédie, un simulacre dont personne n’a été dupe  ». Et Charles X, après lui, ne sera pas conforté, c’est le moins qu’on puisse dire, par le voyage de Reims.

Ces trop brèves citations montrent que les rédacteurs et les invités de Dynastie ne sont pas les chroniqueurs snobs des têtes couronnées. Cette belle revue sur papier glacé est riche de réflexions sur la sacralité politique, sur l’imaginaire, sur la fonction symbolique. Le travail sur la mémoire historique est sérieusement accompli grâce aux excellents historiens que la revue invite et les chroniques consacrées aux princes et aux rois évitent les niaises courtisaneries.

La rubrique gastronomique constitue l’une des bonnes surprises de Dynastie. On y trouve la recette, confiée par un chef réputé, du bœuf Wellington ainsi qu’une belle photo, non de Wellington, mais du bœuf artistiquement préparé. Il faut prendre le train de Lourdes pour en manger.

Dynastie, n° 0, éditions Première partie : 10 € (abonnement un an : 40 €) administration chez premierepartie.com

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