LE BON CHOIX

Le bon choix : Giscard le partisan

« Le Président de la République n’est pas un partisan » a déclaré à Verdun-sur-le-Doubs M. Giscard d’Estaing. C’était parait-il, sous la dictée de sa conscience. Mais je me demande si le Président de la République n’a pas été plutôt victime d’une hallucination. Arbitre de quoi, en effet ? Du jeu politique ? Mais il a été l’élu, des uns, contre les autres et il n’a cessé de se comporter en simple candidat. L’arbitre de la majorité ? Pas même. Depuis plusieurs années, M. Giscard d’Estaing ne cesse de nourrir les intrigues et d’attiser les querelles qui divisent son camp — malgré une réconciliation de façade provoquée par la peur de la déroute. Il ne faudrait tout de même pas oublier sa vieille ambition de casser le « gaullisme » pour réaliser le fameux « gouvernement au centre ». Malgré quelques nobles propos de dernière heure, le Président de la République n’a jamais été autre chose que le chef d’un clan — et même du clan le plus faible de cette « majorité présidentielle » dont il s’est longtemps gargarisé. Éditorial de Bertrand Renouvin, en page 12.

le baron, le ministre et les truands

Un des hommes les plus riches de l’Europe occidentale est enlevé. Aussitôt les puissants s’émeuvent. Quoi de plus normal ? Le baron Empain est des leurs. Rois, présidents, ministres, financiers, ils connaissent personnellement cet homme et leur émotion doit être sincère. De son côté la presse à scandale s’empare du fait divers et titre : Encore un coup des Baader. On sait ce que l’on peut attendre de ce genre de presse spécialisée dans l’exploitation commerciale des angoisses collectives. Il n’y a pas vraiment de quoi s’étonner de la voir désigner du doigt les « terroristes » avant d’avoir trouvé le moindre début de preuve... Article de F. Aymard, en page 8.

"Reprendre le pouvoir" de Pierre Boutang, enfin "la chose même". Article de Gérard Leclerc en page 4.