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Une Révolution dans le royalisme [...] B. IDÉES PRINCIPALES DE LA N.A.F.

4 avril 2010, 21:26, par F.Aimard

1. INTRODUCTION

Le 9 décembre 1971 paraît dans le numéro 32 de la « N.A.F. » un article de Gérard Leclerc et B. Renouvin, qui ouvre le nouveau débat sur la République ou la Monarchie, débat auquel sont conviées toutes les familles spirituelles, toute « l’intelligence française ».

Avec ce nouveau débat, la N.A.F. décide de cesser de « tourner en rond », d’aller vers ceux qui ne pensent pas comme elle, de les écouter, de les interroger, de les convaincre qu’ils ne sont pas les « prisonniers volontaires d’un Musée fermé » et que la vie les intéresse autant qu’eux.

Cette enquête sur la République et la Monarchie, permet à la N.A.F. de briser définitivement ce « mur du silence » qui l’entoure depuis sa création, et qui fait d’elle un petit mouvement, marginal et quasi inconnu.

Comme ils le précisent, ce débat n’aurait aucun sens s’ils ne laissaient ceux qui acceptent de leur répondre, libres de tout dire. Ils pensent aussi que la même liberté doit leur être accordée à eux-mêmes notamment en ce qui concerne le mouvement dont ils sont les héritiers, car un débat sur la Monarchie est nécessairement un débat sur les chances de la Restauration monarchique, et donc sur l’action du mouvement royaliste d’hier et d’aujourd’hui. La N.A.F. affirme sa volonté de rompre avec l’habitude de considérer l’Action française comme une société pure et parfaite. Il s’agit de retrouver des vérités historiques pour mieux tirer les enseignements de l’histoire. En lançant ce débat, la N.A.F. souhaite qu’il retentisse dans l’esprit de tous les Français, de quelque opinion qu’ils soient, à condition qu’ils acceptent avec ses militants royalistes, « loyalement, de rendre les armes à la vérité ».

Ce débat se compose en une série d’interviews de personnalités de tendances diverses.

 Gabriel Matzneff, écrivain, ouvre le débat. Pour lui, les vrais utopistes ne sont pas les royalistes, mais les marxistes.

 Marc Valle, avocat. Comme la N.A.F. il réclame la décentralisation et la renaissance des professions, estime la démocratie sans avenir dans notre pays, et envisage une Restauration sans hostilité.

 Jacques Laurent, célèbre romancier, prix Concourt 1971, bien que maurrassien, reste hostile au comte de Paris.

 Roland Laudenbach, éditeur, profondément maurrassien.

 Baruch, journaliste.

 Mgr Pierre, évêque du diocèse russe de Paris, spécialiste des questions œcuméniques, pense que le passé est difficile à restaurer.

 Paul Sérant, écrivain et journaliste, ancien maurrassien devenu fédéraliste européen.

 Pierre Boutang, philosophe royaliste, pour qui la politique ne se sépare pas de la vie, de ses racines profondes (sinon elle serait inhumaine) et qui considère la Monarchie comme une grande espérance de la France.

 Jean-François Chiappe, producteur à la radio et à la télévision, historien, royaliste.

 Michel Déon, romancier, qui a été un tout jeune secrétaire de rédaction à l’Action française à Lyon pendant la guerre et, pour qui la monarchie se définit comme « un maximum de liberté pour un minimum de contraintes », qui sont pour lui deux des plus pures aspirations de l’homme moderne. Lui aussi est un maurrassien brouillé avec la Maison de France, mais ne parvient pas à se départir d’un royalisme de sentiment et de raison, qui lui paraît tout à fait « conforme à la structure même des sociétés humaines ».

 Christian Dedet, écrivain, journaliste, et médecin, qui pense que « toute révolution est intérieure ».

 Le général d’Esneval qui pense que la Monarchie demeure un régime actuel.

 Marcel Loichot, président de l’Union pan-capitaliste, théoricien de la Participation. Pour lui, depuis 1965, la France est dotée d’une monarchie nouvelle, non plus héréditaire, mais élective.

 Le docteur Jean Cassagneau.

 Le Bâtonnier Lussan : la Monarchie est dépassée.

 Jacques Perret, écrivain et journaliste royaliste qui a été résistant

 Jean-Marie Domenach, disciple d’Emmanuel Mounier, directeur du journal « Esprit ».

 Jean de Fabrègues, directeur de l’hebdomadaire « La France Catholique », biographe et ami de Maurras.

 Jean Royer, maire de Tours estimé pour sa bonne gestion mais défenseur maladroit des valeurs morales, il se relèvera difficilement de sa candidature à la présidence de la République.

 Raoul Girardet, professeur d’histoire à l’Institut d’Études Politiques de Paris, ami de Pierre Boutang.

 Georges Montaron, directeur de l’hebdomadaire « Témoignage Chrétien ». Il est partisan de créer un « socialisme français », qui est, tout comme la N.A.F., contre la mainmise de l’État sur la vie locale et régionale, contre la soumission du Pouvoir aux groupes de pression, et contre l’usurpation du Pouvoir par la technocratie.

 Philippe de Saint Robert, l’un des principaux doctrinaires de la gauche gaulliste, partisan de l’indépendance de la Nation et de l’État.

 Gabriel Marcel, philosophe royaliste de l’existentialisme chrétien, non maurrassien.

 Michel Philipponneau, socialiste.

 Jacques Paugam, gaulliste, auteur d’un beau livre sur l’âge d’or du maurrassisme, qui voit deux obstacles majeurs à la Restauration : — la sensibilité française n’est plus royaliste — l’absence d’un consensus obligerait la Monarchie à se faire dictatoriale, et du coup, à ternir définitivement son image

 Jean-François Gravier, économiste et professeur, hostile à la région de taille européenne et à la mégalopole.

 Maître Henri-Leclerc, alors marxiste, célèbre avocat de l’extrême-gauche.

 Edgar Pisani, ancien sénateur de la Gauche démocratique, ancien ministre, ancien député, président du Conseil National des Économies Régionales.

 Louis Joinet, président du Syndicat de la Magistrature.

 Claude Bruaire, philosophe auteur de thèses très personnelles sur les fondements de la légitimité politique.

 Gustave Thibon, le philosophe réactionnaire, mais ami de Simone Veil.

Attachons-nous maintenant aux réponses que B. Renouvin et G. Leclerc « têtes pensantes » de la N.A.F., ont écrites à chacune des personnalités interviewées, réponses à travers lesquelles on voit apparaître les bases de la pensée doctrinale de la N.A.F. pendant la « période maurrassienne », c’est-à-dire dans les deux premières années de sa création : 1971-1972.

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