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Une Révolution dans le royalisme - Léon DAUDET

4 avril 2010, 20:41, par F.Aimard

Léon DAUDET (1867-1942)

II est un des fils d’Alphonse Daudet. Il épouse civilement, en premières noces, la petite-fille de Victor Hugo.

Formé à l’école de Drumont et ami de Massis, il défendit Gide. Fidèle de Maurras, il voua un culte à Claudel. Non seulement il imposa Proust aux Concourt, mais il lança Bernanos, et sacra Céline.

Après des études de médecine il envisage une carrière littéraire, qui débute par « Le voyage de Shakespeare » en 1895, fresque fantastique sur les problèmes de la création esthétique, sans doute son plus grand livre.

Journaliste-né, il fait ses débuts dans « La Libre Parole » de Drumont. Conduit au nationalisme par l’affaire Dreyfus, son retour au catholicisme se situe avant sa rencontre avec Maurras. Ensemble ils lancent le quotidien « L’Action Française » en 1908.

Avec Daudet, le mouvement monarchiste fait une recrue de choix, qui « donne un corps à ce qui n’était encore qu’une doctrine », écrit Eugen Weber. (« L’Action Française », Stock 1964).

Du quotidien, il fait une tribune, qui se prête parfaitement à son goût pour la polémique ; il y mène de nombreuses campagnes :

 contre l’espionnage allemand avant 1914,

 contre le défaitisme en 1916-1917,

 contre le pacifisme de Briand après la Guerre. Sans relâche, il développe son antisémitisme qui dérive en ligne droite de Drumont.

En 1919, il se présente à la députation ; élu, il anime de son talent une Chambre où il est le porte-parole de l’extrême-droite. En 1923, la mort mystérieuse et tragique de son fils Philippe le bouleverse ; il en accuse la police et le gouvernement, et les attaque si violemment dans ses articles qu’il est inculpé. Il est condamné à la prison, d’où il s’évade dans des conditions rocambolesques qui mettent les rieurs de son côté et il se réfugie en Belgique.

Lorsqu’il apprend l’arrivée au pouvoir d’Hitler en 1933, il renie immédiatement son antisémitisme, contrairement à Maurras. Il désignera couramment, dans ses éditoriaux, les nazis comme « les racistes ». Très affecté par la défaite en 1940, et malade, il se retire en Provence et s’occupe de moins en moins du journal et du mouvement.

Bien que l’essentiel de son œuvre romanesque ait beaucoup vieilli, y compris un livre comme « Les Bacchantes » qui eut un succès de scandale en 1932, Daudet, qui dans sa jeunesse avait rencontré Hugo et Zola, Gambetta et Renan, a laissé, avec le cycle des « souvenirs » (1914-1941), une importante et estimable œuvre de mémorialiste.

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