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Une révolution dans le royalisme - Deuxième partie - Chapitre III

16 avril 2010, 18:23, par F.Aimard

Chapitre III

RAPPORTS ENTRE LE PRETENDANT ET LA N.A.R.

1. LE COMTE DE PARIS ET LES ROYALISTES

Après le soulèvement du 6 février 1934, dans lequel il n’intervint pas, le comte de Paris s’aperçoit que l’A.F., par un grand manque d’organisation voire de volonté, se montre incapable de faire un coup d’État.

Pour le comte de Paris, le 6 février 1934, n’a fait qu’accroître le fossé qui partageait le peuple français. Le Prince considère que l’A.F. a monopolisé l’idée de la Monarchie, et qu’elle en a finalement fait une idéologie désincarnée.

A force de stratégies divergentes entre la Maison de France et l’A.F., stratégies qui finissent par s’opposer, le Prétendant condamne le mouvement royaliste en 1937. Pendant la guerre, alors que l’A.F. soutient le maréchal Pétain, le comte de Paris, qui est à Alger, mène son propre jeu.

Plus tard, la R.N. se déclarera favorable à l’Algérie française et trouve dans ce combat à renforcer son antigaullisme viscéral, tandis que le comte de Paris opte pour la solution de l’autodétermination et approuve le projet de de Gaulle.

Suite à ces profondes divergences, on comprend fort bien que malgré la scission le Prince reste circonspect en ce qui ce concerne la « nouvelle Action Française ».

2. LE PRETENDANT ET LA N.A.R.

L’axe de la transformation du royalisme par la N. A. R. a été l’idée qu’il était impossible d’être royaliste sans prince.

Aux élections présidentielles de 1974, la N.A.F. écrit au comte de Paris pour lui proposer de présenter un candidat royaliste. Le Prince réplique que « la N.A.F. n’a pas le droit de parler au nom de la tradition monarchique que seul il représente ».

A la suite de cela, la N.A.F., par crainte d’une condamnation publique, qui lui aurait été fatale, présente un candidat sans étiquette et n’engage pas de campagne royaliste.

Le comte de Paris n’intervint pas.

Un an après, Philippe Vimeux, catholique et royaliste, publie « Le comte de Paris ou la passion du présent », livre qui fut édité avec le plein assentiment du principal conseiller du prétendant. Ce livre fit considérablement évoluer la N.A.F. sur trois thèmes :

 la question de la Monarchie,

 la question de la démocratie et de la citoyenneté,

 la stratégie royaliste.

C’est alors que la N.A.F. abandonne définitivement l’idée du coup de force, décision qui se heurtera à des refus et provoquera une crise interne avec le départ de cadres du mouvement.

La possibilité légale pour le prétendant d’apparaître comme un recours dans le cadre des institutions républicaines, apparaît désormais dans les écrits du mouvement, ce qui donnera lieu à une deuxième crise interne.

Au mois d’avril 1975, une nouvelle revue « Cohérences », sous la seule responsabilité de ses rédacteurs (alors dirigeants et membres de la N.A.F.) publie une étude sur les « fondements de la stratégie royaliste ». Cette étude qui proposait d’appliquer des schémas en partie inspirés du léninisme et du marxiste italien Gramsci, et prônait « l’entrisme » dans des milieux influents (à la manière troskiste), fut énergiquement contestée au Comité directeur. Elle fut rejetée par la grande majorité des militants et une réponse aux accusations formulées dans la revue contre la direction et la stratégie de la N.A.F. fut publiée (« Stratégie et politique », cahier de l’Institut de Politique Nationale, hors série numéro 1). La tendance néo-maurrassienne continua longtemps des activités et des publications qui diffuseront des idées plus ou moins royalistes dans de nouveaux milieux, mais auront au final des effets négatifs sur le moral des royalistes sans rien fonder de solide.

Cela permit cependant à la N.A.F. d’amorcer une réflexion plus complète sur sa stratégie A partir de cette période, le comte de Paris exerce une influence déterminante sur la N.A.R., aussi bien sur le plan intellectuel que stratégique.

Mais, malgré ces relations privilégiées, l’indépendance politique réciproque ne se dément pas.

La N.A.R. réaffirme énergiquement qu’elle n’est pas le porte-parole du prétendant, et qu’il n’est pas le « chef de la N.A.R. ». Cependant, le comte de Paris a manifesté sa sympathie à l’égard de la N.A.R. dans une déclaration à « L’Express » (7 au 13 avril 1979). Il a également accordé une interview à la N.A.R. lors de la publication des « Mémoires d’exil et de combats ; La N.A.R. s’est trouvée être le seul mouvement royaliste à faire campagne, sans arrière-pensée aucune, pour cet ouvrage.

Elle n’a jamais été désavouée par le comte de Paris, ni aux législatives de 1978, ni aux présidentielles de 1981 lorsqu’elle soutint F. Mitterrand. Le comte de Paris eut évidemment une attitude différente que sa position imposait. Mais on peut affirmer que l’attitude du comte de Paris à propos des problèmes politiques est analogue à celle de la N.A.R.

On peut, objectivement, remarquer un rapprochement évident comme le montre le texte du comte de Paris publié le 30 juin 1982 par « Le Monde », ou encore mieux la « Lettre aux Français » parue à l’automne 1983 aux éditions Fayard.

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